— Bière à la main

Vingt litres de bière

20 litres. C’est la quantité maximale auquel peut prétendre un brasseur amateur qui se lance dans l’aventure pour la première fois. Véritable symbole des tensions, angoisses et autres joies qui accompagnent le premier brassage, ce nombre en or méritait à lui tout seul son billet dithyrambique. Quand la parole du brasseur rend hommage au symbole du brassage.

Parfaite quantité pour qui veut se faire brasseur d’une journée.

Armé de ses bras, d’une bonne dose de céréale et d’éventuellement la complicité de congénères,
le brasseur amateur peut explorer les richesses de ce nectar des moissons.

Avant tout amateur de bière,
appréciant la diversité ou ne pouvant se satisfaire que d’une certaine spécificité,
le principal atout de cet aventurier sera sa curiosité.

Vingt litres de bière c’est tout d’abord plusieurs heures de tâtonnement,
une journée de brassage,
des semaines de fermentation ;
un mois et demi d’attente pour les impatients, de nombreux mois supplémentaires pour qui sait prendre son temps.

Vingt litres de bière c’est tout un savoir faire, fruit d’une tradition plurimillénaire ; un retour champêtre qui nous fait redécouvrir la beauté du grain, pour peu qu’on soit prêt à le manipuler.
Ce grain va se transformer, se diluer et ainsi révéler sa saveur, sa complexité. Le brasseur comme le boulanger est un artisan du grain. Il s’emploie à en extraire toute l’essence nourricière et lui permet une forme d’expression qui nous amène à en saisir les subtilités.
Qui fait son pain chez soi peut alors comprendre que l’on puisse faire sa bière à demeure.

Vingt litres de bière ce n’est ni trop, ni pas assez, tout compte fait c’est parfait.
Trop peu pour prendre plus de place qu’il n’en faut, suffisant pour offrir plusieurs moments de dégustation joyeuse.
La bière se partage, se fait le lien entre les êtres, l’euphorisant qui rapproche les cœurs. Souvenons en nous, la bière c’est du grain, fécond et prospère.

Proche de ces trois aspects fondamentaux : temporel, transformateur et rassembleur,
le brasseur amateur devient intime avec la fertilité.

A la fois alchimiste et sage-femme, après plusieurs mois de gestation et d’élaboration, il donne naissance à un être de 20 litres ;
blond, brun, ambré c’est un être autour duquel la communauté va exprimer sa joie. Il se peut qu’il soit trouble, qu’il ait peu ou trop de mousse, qu’il soit trop amer ou trop acide, qu’il ait trop ou pas assez de bulles ; cela restera toujours, pour qui l’a brassé, un être d’exception.

Vingt litres de bière, c’est aussi la beauté de donner la vie.

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